(Christophe Henning et Céline Hoyeau, La Croix) Exclusif. Les commissions indépendantes – mandatées l’une par l’Arche,
l’autre par les dominicains – pour faire la lumière sur les abus sexuels
et spirituels commis par Jean Vanier et les frères Philippe publient
leurs rapports lundi 30 janvier 2023. Leurs recherches révèlent la
sidérante persistance, pendant des décennies, d’un noyau sectaire aux
croyances et pratiques mystico-érotiques au cœur de l’Église.-- Attention, certains détails peuvent choquer. La Croix fait le choix de les publier car ils renseignent sur la gravité des faits.
Invraisemblable
Il
y a trois ans, en février 2020, un premier voile était levé par
L’Arche, provoquant un séisme. L’on découvrait avec effarement que Jean Vanier,
déjà considéré comme un saint de son vivant et décoré des honneurs de
la République pour son œuvre magnifique à destination des personnes
handicapées, avait non seulement été au courant des agissements de son
mentor, le dominicain Thomas Philippe (1905-1993), mais qu’il les avait
lui-même reproduits. Les premiers signalements de femmes, parvenus à
L’Arche peu avant sa mort, en 2016, laissaient entendre qu’il avait
participé à des croyances et des pratiques mystico-érotiques dès les
années 1950, et qu’il avait continué, dans le plus grand secret et avec
la bienveillance de Thomas Philippe, bien après la condamnation de Rome
en 1956… (...)